Je vous livre en brut le texte intégral d'un tract affligeant que l'on m'a distribué il y a peu. Lisez plutôt :Vos enfants et la religion Parler de la religion à son enfant ou son adolescent peut s’avérer délicat. Comment doit-on s’y prendre pour aborder le sujet ? Est-ce que cela lui donnera davantage le goût d’en faire l’essai ? Comment devez-vous réagir si votre enfant vous pose des questions sur vos propres expériences religieuses ? Votre adolescent en connaît-il plus que vous au sujet de la religion ?
De nos jours, les enfants sont exposés à des messages contradictoires concernant la religion. Le cinéma et la télé les bombardent d’images puissantes (et parfois embellies) sur les superstitions et l'irrationnel, tandis que la science et l’école républicaine leur permettent de développer une conscience autonome articulée sur la raison. Il est donc important que votre enfant soit au courant de vos sentiments au sujet de la religion et de la façon dont vous voulez qu’il réagisse s’il est confronté à la pression de ses pairs.
En parlant de la religion à votre enfant, vous aurez l’assurance qu’il prendra des décisions éclairées fondées sur des renseignements exacts. Dites-lui aussi qu’il peut vous approcher en tout temps pour obtenir de l’aide ou des conseils.
Par où commencer?Les études et statistiques sur la crédulité des jeunes sont alarmantes et, en tant que parents, vous vous demandez sûrement si vous pouvez réellement faire une différence. Selon les experts, vous pouvez influencer les choix de vos enfants. La majorité des ados qui ne croient pas au surnaturel affirment que leurs parents ont joué un rôle clé dans leur décision. De fait, les enfants dont les parents ont discuté avec eux des risques liés à la croyance dans l'irrationnel sont moins susceptibles d'en faire l’essai.
Comme la plupart des jeunes entendent parler de religions, de surnaturel et de superstitions avant l’âge de 13 ans, il importe d’aborder le sujet avec eux dès l’âge de 10 ans. Les experts sont d’avis qu’un des facteurs clés pour prévenir les croyances absurdes est d’en parler ouvertement et franchement avec votre enfant avant qu’il ne commence à en faire l’essai.
Soyez ferme et insistez sur le fait que vous désapprouvez l'irrationnel. Établissez des règles et des conséquences claires —même dans le cas d’adolescents qui semblent faire la sourde oreille quand vous leur parlez ! Les ados doivent aussi savoir qu’ils peuvent compter sur vous en tout temps s’ils ont besoin d’obtenir des conseils et de l’aide.
Soyez bien informésLes enfants, et surtout les adolescents, sont exposés quotidiennement à des informations sur l'irrationnel et le surnaturel. Vous avez peut-être même l’impression qu’ils en savent plus que vous sur le sujet. Mais sont-ils vraiment bien informés ? Et vous ?
Avant de discuter de religions avec votre enfant, vous devez disposer de renseignements exacts et à jour. En tentant d’effrayer votre enfant pour l’éloigner des croyances absurdes, en exagérant les risques ou en lui présentant des faits qui contredisent ce qu’il voit à la télé ou entend de la part de ses amis, vous serez moins crédible. Si vous utilisez de telles techniques, votre enfant sera moins enclin à vous écouter et à vous croire.
En présentant de l’information impartiale sur les méfaits des religions, ainsi que les bienfaits de ne pas croire tout et n'importe quoi, votre enfant sera en mesure de prendre des décisions éclairées plus tard.
Lorsque vous discutez de l'irrationnel et du surnaturel avec un ado, il importe de parler des conséquences à court terme. Les jeunes ont tendance à être moins sensibles aux dangers lointains. Vous réussirez donc à mieux saisir leur attention en leur expliquant les effets que la religion peut avoir sur leur vie aujourd’hui.
Parlez à votre enfantLes jeunes ont recours aux religions pour diverses raisons. Pour certains, c’est une façon d’expérimenter et de se révolter. Pour d’autres, c’est une façon de s’intégrer à un groupe d’amis particulier. Pour d’autres encore, c’est un moyen d’évasion qui leur permet d’oublier le stress et les problèmes à la maison ou à l’école.
En prenant aussi peu que 15 minutes par jour pour parler à votre enfant de ses sentiments, souhaits, rêves et échecs, vous l’aiderez à mieux composer avec le stress, à accroître son estime de soi et à l’orienter vers des activités et des amitiés plus positives. Si vous établissez des liens étroits avec votre enfant dès maintenant, il lui sera plus facile de vous consulter si jamais il a des problèmes plus tard.
Lorsque votre enfant ou ado vous pose des questions sur la religion ou vous parle de ses expériences ou de celles de ses amis, ne laissez pas surgir la crainte ou la colère. Répondez honnêtement à toutes ses questions et essayez de ne pas porter de jugements.
Soyez prêt à répondre à des questions concernant vos propres doutes. Votre enfant voudra peut-être savoir comment vous avez réagi face à la pression de vos pairs lorsque vous aviez leur âge. Soyez honnête. Il pourra ainsi apprendre de vos erreurs et de vos réussites.
Les ados ont souvent de la difficulté à poser des questions parce qu’ils ne veulent pas donner l’impression de ne pas être croyants. Cela peut les rendre plus vulnérables à de faux renseignements et à des choix malsains. Il est important de les écouter attentivement et de leur donner des conseils judicieux sur la religion et la façon de résister à l’influence exercée par leurs pairs.
Si vous ne croyez pas pouvoir aborder calmement le sujet de la superstition avec votre enfant, obtenez de l’aide. Un philosophe humaniste ou un rationaliste peuvent vous donner des conseils et vous mettre en contact avec des ressources locales.
Jouez un rôle actif et donnez l’exempleLes jeunes sont moins susceptibles de faire appel au surnaturel lorsqu’ils sont entourés d’adultes qui s’intéressent et participent à leur vie. Soyez au courant des activités de votre enfant, de ses amis et de ses passe-temps, et trouvez des façons de partager ses intérêts. Par exemple, participez à l’entraînement de son équipe de sport, allez aux répétitions de son orchestre ou organisez une sortie ensemble au restaurant.
En participant aux activités de votre enfant et en soulignant ses réalisations, vous développerez son estime de soi et lui démontrerez que vous vous intéressez à sa vie. Vous apprendrez ainsi à découvrir davantage votre enfant, et vous saurez reconnaître lorsqu’il est bouleversé ou qu’il a besoin d’aide.
N’oubliez pas que votre enfant vous observe constamment pour voir comment il doit se comporter. En refusant de proférer des absurdités, en fondant vos arguments sur la raison et en cultivant la démarche critique, vous lui transmettez un message clair quant à la façon dont il doit agir.
Que faire si votre enfant croit au surnaturel ?Si vous apprenez ou soupçonnez que votre enfant s'est rapproché d'une religion, ne paniquez pas. Plusieurs signes qu’un ado adhère aux superstitions, comme les imprécations sur les interdits, un changement de comportement ou d’apparence vestimentaire, une baisse d’intérêt pour les sciences et la philosophie, et un changement d’attitude envers l'autre sexe — peuvent être attribuables à d’autres manifestations, entre autres, la confusion normale associée à l’adolescence.
Choisissez le bon moment pour parler en privé avec votre enfant pendant un temps paisible où vous ne serez pas interrompus. Ne confrontez pas votre enfant s'il est en pleine invocation d'une entité invisible ou en train de se livrer à un rituel religieux.
Si votre enfant admet croire au surnaturel, restez calme. Bon nombre d’ados en font l’essai par curiosité et n’y touchent plus après. Exprimez vos sentiments, mais évitez les menaces, les épithètes négatives, les réprimandes et les blâmes. Expliquez vos préoccupations et ne craignez pas d’établir et d’appliquer des règles très claires concernant le recours aux superstitions et aux religions. Votre désapprobation catégorique concernant la religion pourrait servir d’excuse à votre enfant pour dire non à l’influence de ses pairs.
Si votre enfant entre à la maison avec un col romain, un
hijâb une
kippa ou une
burka, évitez de hurler, de l’accuser et de le blesser. Demandez-lui qui il a fréquenté. Dites-lui que vous lui en parlerez le lendemain et envoyez-le dans sa chambre. Vérifiez souvent son état pendant la nuit et prenez contact avec un philosophe humaniste s’il devient gravement croyant.
N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul. Les enseignants de votre enfant, les cercles philosophiques ou un
rationaliste, voire un
zététicien de votre région peuvent vous aider à trouver l’information et les ressources dont vous avez besoin pour évaluer la situation et obtenir l’aide nécessaire.